Il y a eu un orage énorme cette nuit. La température qui était hier de 33° est tombée à 18° ce matin. La terre gorgée d'eau commence à sécher par plaques irrégulières. Les ornières des petites rues sont remplies d'une boue brunâtre que les voitures projettent sur les cotés.
J'ai reçu un texto m'annonçant que la réparation de ma voiture était entamée. Nous allons à la gare acheter un billet de train pour retourner sur Volgograd. Malheureusement je n'ai pas pris les papiers du chien. Il faudra revenir avec le certificat sanitaire.
20 juillet.
A nouveau de fortes pluies. Les rues charrient de larges écoulements d'eau grise parfois irisés d'une trace d'huile. Les petites rues latérales des grandes « prospeckt » largement défoncées par des ornières profondes font de la ville un paysage désolé. Les gros tuyaux de chauffage extérieurs dont le revêtement thermique se délite fument sous la pluie répandant un brouillard terne (photo ci-contre). La pluie en Russie fait craquer le vernis des villes alors qu'elle est quasiment sans effets sur l'image aseptisée des villes européennes. La nuit embellit tout et recouvre de lumières papillotantes les flaques et les bourbiers.
Déplacement en « marchroutka » pour aller se faire délivrer le document par le service vétérinaire. Ces petits fourgons circulent à toute allure sur des trajets définis. Le chauffeur fait office de receveur. Les voyageurs font passer la monnaie de leur voisin vers le chauffeur. Je n'ai jamais assisté à une quelconque tentative de fraude dans ce moyen de transport.
21 juillet
A la gare queue monstre pour prendre le billet du chien.
22 juillet
Ce n'est pas sans émotion que je vois la silhouette de Galina s'estomper sur le quai quand le train s'ébranle doucement. Comment ne pas être confondu par tant de gentillesse. Elle a tenu chaque jour à me faire des plats différents et savoureux !
Piroki au poisson | Rouleaux d’aubergines au noix |
Le taxi est venu nous chercher une heure avant le départ du train. J'ai le temps de m'installer dans un compartiment où se trouvent déjà Dima, Dacha et Marina leur mère. Ils viennent de Nijni Novgorod et descendent sur Anda. J'ai donné un comprimé à Frase et elle s'endort rapidement sous le siège. L'effet du comprimé durera 8 heures.
Il reste à se laisser saisir par le défilement du paysage. Dans d'immenses dépôts, des wagons chargés d'on ne sait quels drames, rouillent parfois envahis par la végétation attendant le coup de chalumeau du ferrailleur. Puis ce sont les interminables bois de bouleau qui composent un univers en noir et blanc. Bien que cette fois ci je voyage en « Koupé » les toilettes rouillées du wagon me font penser à celles d'une goélette qui circulait entre Papeete et Taha et dont le sel avait artistiquement rongé le pont à travers lequel on voyait la mer.
Ce train n'est pas rapide. Les arrêts sont longs. Un tableau de marche (ci-contre) affiché dans chaque wagon indique les heures d'arrivée et de départ de la rame dans chaque gare. Lorsque l’arrêt est long une petite foule décontractée se répand le long des voies et court vers les échoppes installées sur les quais ou à proximité. Sous le regard attentif et professionnel de la provodnitsa qui interpelle les retardataires.
Puis c'est le même bercement que celui d'un bateau et le même halètement de métal lancé dans la nuit. Vers une heure du matin je trouve le sommeil, mais la provodnitsa vient me tirer du sommeil une demi heure avant l'arrivée en gare.
23 juillet
Un taxi me conduit vers mon hôtel. Je savoure la fraîcheur du matin après la chaleur moite du wagon. En fin de matinée je suis au garage Nissan où je récupère ma voiture. La réparation a été importante mais le prix reste inférieur à ce que m'avait annoncé Inter mutuelle assistance.
J'apprécie d'être à nouveau autonome.
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