samovar |
diner commun des équipages russes et français |
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Dimanche 5 août
Je quitte mon campement vers 8h . Et j'essaye de trouver une simple route et non une autoroute car je roule toujours lentement et les camions qui ont une interdiction de dépasser collent sur l'arrière de façon dangereuse.
Mon idée est de ne pas descendre vers Trieste ce qui me condamne ensuite à des voies autoroutières chargées, mais de rouler sur un itinéraire plus au nord. Je rentre donc en Italie par Gorizia, puis je suis, Udine, Trevize, Vérone (ci-dessus) et j'ai repéré sur la carte le lac de Garde (ci-contre) et la pointe de Sirmione qui s'y enfonce. Je pense y trouver un bivouac sympa.
Ce qui me frappe c'est que les villes Italiennes sont absolument désertes le Dimanche. Il fait chaud mais il y a par moment quelques bouffées un peu plus fraîches.
J'arrive à Sirmione vers 17H30 . C'est une zone touristique dans laquelle les hôtels de différentes catégories sont contigus. Tout est prévu pour le touriste. Il y a beaucoup de monde. Je parcours quelques rues en promenant Frase, mais le caractère artificiel de cette ville ne m'attire pas. Je prends un hôtel en bordure du lac dont la patronne n'aime pas les chiens...
Lundi 6 aout
Je pars de l'hôtel à 7h du matin. Il me reste 650Km à faire et j'hésite à les faire d'une seule traite. On verra bien. Je roule au Gps en direction de Cremona (ci-contre) et Piacenza. J'emprunte de petites routes campagnardes qui ondulent entre maïs et blés coupés. Le ciel est un peu brumeux ce qui écrase et uniformise les couleurs des petites villes aux briques rouges.
A Piacenza je remarque qu'il est possible de rejoindre Gênes par une route qui travers le massif des « Alpi Apuene » (ci-dessous). Cette route est sinueuse et grimpe lentement jusqu'à plus de 700M . Elle offre de magnifiques coup d'œil sur des vallées déchiquetées. L'hiver doit y être rude car de nombreuses pancartes indiquent l'usage obligatoire des équipements neige à partir de la mi novembre jusqu'à la mi avril.
A midi passé je suis à Gênes (ci-dessous). Des kilomètres de quais courent vers l'ouest. La route est construite en viaduc et domine parfois la ville ancienne, puis longe une muraille fortifiée. On aperçoit des grues se découpant sur le ciel et d'immenses bateaux blancs et bleus. Je roule en bordure des quais jusqu'à Savone où je suis bien obligé de prendre l'autoroute. Je reste sur cette voie jusqu'à Aix où je reprends la RN7.
A 7H du soir je pousse le portail de ma maison. Le chien qui reconnaît les lieux est tout joyeux et court faire le tour de son domaine. En claquant la porte du Patrol je songe à une phrase que un vieux douanier -que interviewais pour des recherches historiques- m'a dite il y a très très longtemps : « on ne sait jamais la dernière fois des choses ».
Frase en surveillance |
Remerciements: Je remercie ceux qui m'ont aidé dans la préparation et la continuation de ce voyage et notamment le webmaster qui a assuré dans l'ombre le fonctionnement du blog. Merci aussi à celles ceux qui m'ont adressé des messages d'encouragement. Merci au « Site des Patrols » pour leurs judicieux conseils. |
Jeudi 2 aout
J'ai quitté l'hôtel assez tôt dans l'espoir de ne pas trouver une queue trop longue à la douane. Je me suis présenté à la douane Ukrainienne à 9H30 et en suis sorti à 10H20. Il a fallu faire une déclaration de sortie pour le chien , mais là le formulaire était en français. Le soumettre à la vétérinaire qui a apposé un cachet puis subir une visite du véhicule . Finalement tout cela va assez vite.
Coté entrée en Hongrie il y a une longue file d'attente que de petits malins tentent de doubler... C'est à midi que je suis sorti de l'espace des contrôles qui sont menés aimablement mais avec des moyens trop faibles par rapport au trafic.
Ensuite il faut prendre la vignette qui permet de circuler sur les autoroutes. Pour 10 jours (durée minimum elle coûte un peu moins de 10E. C'est moins cher que nos autoroutes (déjà payées par nos parents, puis payées par nous etc), et le réseau est aussi beau.
Penser à retarder sa montre d'une heure, voilà je suis sur le même fuseau que la métropole.
Je roule à 80Km/H et je gêne les camions qui ont apparemment une interdiction de doubler. Dès que je peux je sors de l'autoroute.
En me fiant au GPS me voilà parti à traverser Budapest vers 16H heure locale. Et je découvre une ville superbe avec de belles avenues. Un regret de ne pas avoir prévu un arrêt, mais je roule dans des conditions complexes. Je reviendrai.
Budapest |
Et vers 19H30 je retrouve mon camping chez les papy mamie, mais ils m'expliquent qu'ils ne vont pas bien et ont cessé cette activité. Ils m'indiquent une adresse à cinq maison plus loin. C'est tenu par un jeune couple d'origine roumaine . Impeccable, Frase se délie les pattes sur le gazon et je m'installe pour la nuit.
Vendredi 3 aout
Journée de repos. Les niveaux du Patrol sont bons, il ne consomme pas du tout d'huile, et le liquide de refroidissement ne bouge pas.
Je vais me promener dans la petite ville. Tous les bords du lac Balaton sont un réseau de petites rues de commerces et d'hôtels. Tout se ressemble. La plage est bondée. Frase trouvera le moyen de faire quelques brasses au bout de sa laisse mais sans conviction.
Je remarque que de nombreuses Trabant sont encore en circulation. La Trabant 601 est une automobile fabriquée entre 1964 et 1990 par l’entreprise d’État est-allemande VEB Sachsenring Automobilwerk Zwickau (AWZ). La Trabant est aujourd’hui une voiture culte en Allemagne, au même titre que la Volkswagen Coccinelle, l’Austin Mini ou encore la Citroën 2CV.Son image reste liée à l'effondrement du mur de Berlin en Décembre 1989.
Au plan technique elle est propulsée par un bi-cylindre deux-temps de 594 cm3 placé en position transversale . Il développe 23 ch, et emmène les 615 kg (à vide) de la voiture à un peu plus de 110 km/h. Un système de roue libre débrayant le moteur à chaque décélération (et évitant ainsi le serrage des pistons) est également présent.
La carrosserie est en Duroplast, un matériau thermodurcissable composé notamment de phénol et de fibres de coton, utilisé pour pallier le manque d’acier.
Hongrie : prix des carburants
Samedi 4 août
Je pars tant qu'il fait encore frais et au lieu de prendre l'autoroute sur laquelle je me traîne à du 80Km/H je roule sur la route le long du lac. Il y a d'agréables furtifs coup d'œil.
Croatie village de Celestina
Puis la circulation devient plus importante. Je roule en direction de Nagykanizsa que je dépasse. Mais comme je ne veux pas passer par Maribor je prends la direction Zagreb et je rentre en Croatie. Avec contrôle de douane de chaque coté. Je ressors de Croatie 40 Km plus loin par le poste de Zavit. En sens inverse il y a une file de plus de 4 km de véhicules en attente d'entrée dans ce pays. En effet les allemands qui se rendent sur la cote Dalmate empruntent cet itinéraire direct, mais surchargé en cette période de congés.
A midi je suis en Slovénie et je roule par des itinéraires écartés vers Celje. Les petites routes tranquilles et fraiches empruntent des fonds de vallées tranquilles. Beaucoup de motards circulent sur cet itinéraire très plaisant.
Slovénie : Slovenske Konjice | Slovénie Tepanje |
Et je prends mon campement vers 17H à Lakoyvas dont j’aperçois l’église (ci-contre). ( N 46°15.328' – E015°05.990')
le Patrol traction avant a encore bien rempli son contrat aujourd'hui... Plus que mille kilomètres avant le bercail.
ci-dessous : les dessins de BNOUK m’ont accompagné tout ce voyage
Je fais une halte d'une journée dans cette localité. Elle n'est pas très importante et c'est justement ce que je recherche , flâner tranquillement.
Le guide explique que les troupes d'une princesse croato-hongroise se battirent ici contre l'Autriche pendant 3 ans avant de capituler , c'était en 1668. Cela nous ramène aux déchirements territoriaux que ce pays a connu.
La ville est agréable. Le centre est piétonnier entre l'hôtel de ville et l'église chrétienne. Nous sommes dans une région où les influences romaines sont bien présentes. Mais j'ai compté trois églises orthodoxes somptueuses en construction. Le marché offre une profusion de fruits délicieux. Il y a comme en Russie un marché couvert avec des échoppes fixes et des étals extérieurs qui propose une production locale.
Je trouve chez une libraire sympathique un plan détaillé des Carpates. Ce massif montagneux à le même âge que les alpes. Sans atteindre les mêmes altitudes, en effet quelques sommets dépassent 2000M. Il forme une haute barrière montagneuse entre les pays slaves et les pays romanisés.
Une minorité , les hustules, peuple ces montagnes. Ils ont leur artisanat, leur art de vivre mais sont maintenant totalement intégré à la société Ukrainienne.
Les vallées difficiles des Carpates ont accueilli fuyards et résistants. Au moment de l'invasion Mongol et de la prise de la ville de Kiev (1240) de nombreux habitants s'y réfugièrent. Les Austro Hongrois ne semblent pas avoir maîtrise cette région. Et à la période soviétique, l'armée insurrectionnelle Ukrainienne qui avait établi ses bases arrières dans cette région mena à partir de là une activité de guérilla contre les russes.
Moukatchevo centre-ville | ||||||
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La ville de Loutsk est au cœur de la Volynie. Elle et présentée dans les guides comme une ville charmante et mystérieuse.
Sa création remonte probablement au 10 ème siècle. À cette époque la ville s'appelait Loutchesk – du mot « louk (l'oignon) » qui signifiait «le repli de la rivière».
Du fait de sa situation sur une voie reliant la mer Baltique à Byzance, son histoire est marquée par une appartenance sans cesse contestée par ses grands voisins. Au 14 em siècle elle devient une principauté Lituanienne. La ville se développe et des quartiers polonais et allemands apparaissent. C'est à cette époque que débute la construction du château en pierres.
A Loutsk a lieu à partir du 6 janvier 1429, pendant 3 semaines, une conférence des monarques consacrée au projet de défense face à la menace pesante de l'Empire Ottoman, organisée par le roi de Pologne. Le choix de la ville étant révélateur de son importance.
Par le jeu des dévolutions successorales, en 1432, la Volhynie devient un fief de la Couronne de Pologne. En 1569, la Volhynie est pleinement intégrée à l'État polonais. L'évêque orthodoxe local se convertit au catholicisme (uniatisme).
En 1795, à la suite de la partition de la Pologne, Loutsk est annexée par la Russie. La voïvodie est liquidée et la ville perd son importance. Après l'insurrection de novembre 1830, l'influence polonaise diminue et le russe devient dominant. Les églises catholiques grecques sont transformées en églises orthodoxes. En 1845, un nouvel incendie frappe la ville qui se dépeuple.
Pendant la Première Guerre mondiale, elle est conquise par l'Autriche-Hongrie le 29 août 1915.
Le 7 juin 1916 les forces russes reprennent la ville. Mais dès décembre 1917, les soviétiques recherchent une paix séparée avec les allemands. A ce moment la ville est occupée par les armées des empires centraux, qui signent le 9 février 1918 avec la Rada ukrainienne le traité dit « des céréales », qui donne la Volhynie à l'État Ukrainien indépendant.
L'armée allemande se retire le 22 février 1918, Loutsk tombe aux mains des forces ukrainiennes fidèles à Simon Petlioura, tandis que les Allemands prennent Kiev aux bolcheviks. Cette ultime pression amène la signature du traité de paix de Brest-Litovsk le 3 mars 1918. Mais le 16 mai 1919, Loutsk est pris par les forces polonaises du général Aleksander Karnicki. et annexée par le nouvel État polonais. Elle devient la capitale de la voïvodie de Volhynie. Elle est reliée par chemin de fer à Lwow et Przemyś.
En septembre 1939, à la suite du pacte germano-soviétique, Loutsk est annexée par l'Union soviétique avec le reste de la Volynie orientale. La plupart des usines, ainsi que la station de radio, sont démontées et envoyées en URSS. Environ 10 000 habitants de Loutsk, principalement des Polonais, sont déportés au Kazakhstan ou arrêtés par le NKVD (environ 1 550 personnes).
Après le début de l'opération Barbarossa, la ville est prise par la Wehrmacht. Des atrocités sont commises et des milliers de personnes sont exécutées par les nazis.
Après la fin de la guerre, la population polonaise de Loutsk est expulsée, en général vers le territoire polonais. La ville devient un centre industriel de la République socialiste soviétique d'Ukraine. L'augmentation importante de la population de la ville depuis la fin de la guerre est due à un apport de population presque entièrement ukrainien. Loutsk est aujourd'hui une des villes les plus grandes d'Ukraine occidentale. Les enjeux et les déchirements dont elle a fait l'objet au cours du temps me paraissent représentatifs de l'histoire de ce pays.
Aujourd'hui la ville offre un visage de capitale provinciale nette et fleurie. Sa principale rue piétonne est bordée de restaurants et de petites places fleuries où il fait bon goûter la fraîcheur du soir.
On dit que de l'église St Pierre et St Paul part tout un réseau de souterrains qui permettait aux habitants de se déplacer à l'abri de la curiosité des puissances occupantes.
Cathédrale jésuite Saints Pierre et Paul |
rue Oukrainsky |
vieille rue | place Teatralny |
marchand de vêtements traditionnels |