31 juillet LOUTSK

La ville de Loutsk est au cœur de la Volynie. Elle et présentée dans les guides comme une ville charmante et mystérieuse.

Sa création remonte probablement au 10 ème siècle. À cette époque la ville s'appelait Loutchesk – du mot « louk (l'oignon) » qui signifiait «le repli de la rivière».

Du fait de sa situation sur une voie reliant la mer Baltique à Byzance, son histoire est marquée par une appartenance sans cesse contestée par ses grands voisins. Au 14 em siècle elle devient une principauté Lituanienne. La ville se développe et des quartiers polonais et allemands apparaissent. C'est à cette époque que débute la construction du château en pierres.

A Loutsk a lieu à partir du 6 janvier 1429, pendant 3 semaines, une conférence des monarques consacrée au projet de défense face à la menace pesante de l'Empire Ottoman, organisée par le roi de Pologne. Le choix de la ville étant révélateur de son importance.

Par le jeu des dévolutions successorales, en 1432, la Volhynie devient un fief de la Couronne de Pologne. En 1569, la Volhynie est pleinement intégrée à l'État polonais. L'évêque orthodoxe local se convertit au catholicisme (uniatisme).

En 1795, à la suite de la partition de la Pologne, Loutsk est annexée par la Russie. La voïvodie est liquidée et la ville perd son importance. Après l'insurrection de novembre 1830, l'influence polonaise diminue et le russe devient dominant. Les églises catholiques grecques sont transformées en églises orthodoxes. En 1845, un nouvel incendie frappe la ville qui se dépeuple.

Pendant la Première Guerre mondiale, elle est conquise par l'Autriche-Hongrie le 29 août 1915.

Le 7 juin 1916 les forces russes reprennent la ville. Mais dès décembre 1917, les soviétiques recherchent une paix séparée avec les allemands. A ce moment la ville est occupée par les armées des empires centraux, qui signent le 9 février 1918 avec la Rada ukrainienne le traité dit « des céréales », qui donne la Volhynie à l'État Ukrainien indépendant.

L'armée allemande se retire le 22 février 1918, Loutsk tombe aux mains des forces ukrainiennes fidèles à Simon Petlioura, tandis que les Allemands prennent Kiev aux bolcheviks. Cette ultime pression amène la signature du traité de paix de Brest-Litovsk le 3 mars 1918. Mais le 16 mai 1919, Loutsk est pris par les forces polonaises du général Aleksander Karnicki. et annexée par le nouvel État polonais. Elle devient la capitale de la voïvodie de Volhynie. Elle est reliée par chemin de fer à Lwow et Przemyś.

En septembre 1939, à la suite du pacte germano-soviétique, Loutsk est annexée par l'Union soviétique avec le reste de la Volynie orientale. La plupart des usines, ainsi que la station de radio, sont démontées et envoyées en URSS. Environ 10 000 habitants de Loutsk, principalement des Polonais, sont déportés au Kazakhstan ou arrêtés par le NKVD (environ 1 550 personnes).

Après le début de l'opération Barbarossa, la ville est prise par la Wehrmacht. Des atrocités sont commises et des milliers de personnes sont exécutées par les nazis.

Après la fin de la guerre, la population polonaise de Loutsk est expulsée, en général vers le territoire polonais. La ville devient un centre industriel de la République socialiste soviétique d'Ukraine. L'augmentation importante de la population de la ville depuis la fin de la guerre est due à un apport de population presque entièrement ukrainien. Loutsk est aujourd'hui une des villes les plus grandes d'Ukraine occidentale. Les enjeux et les déchirements dont elle a fait l'objet au cours du temps me paraissent représentatifs de l'histoire de ce pays.

Aujourd'hui la ville offre un visage de capitale provinciale nette et fleurie. Sa principale rue piétonne est bordée de restaurants et de petites places fleuries où il fait bon goûter la fraîcheur du soir.

Les petites rues pavées représentent une surface assez faible, et des efforts d'amélioration sont en cours. Le château (ci-contre et ci-dessous) construit au 14 ème siècle par le prince Lituanien De Lubart est assez imposant. Ses remparts sont hauts de 13 mètres.

On dit que de l'église St Pierre et St Paul part tout un réseau de souterrains qui permettait aux habitants de se déplacer à l'abri de la curiosité des puissances occupantes.

Cathédrale jésuite Saints Pierre et Paul

rue Oukrainsky

vieille rue	place Teatralny

marchand de vêtements traditionnels

31 juillet Carnet de route

 

Je quitte Loutsk sous une petite pluie. La route vers Lviv n'est pas fameuse, creusée d'ornières faites par les roues de camions.

Je traverse des paysages doucement vallonnés à caractère essentiellement agricole. C'est la période des foins et les paysans se hâtent de couper et rentrer avant la pluie. Si je croise quelques antiques énormes tracteurs, je croise aussi de nombreux attelages à chevaux. Et j'échange toujours des signes d'amitié avec leur conducteur.

Des oies insouciantes ou habituées à la circulation vivent paisiblement en bordure de route.

Aprés Lviv la route traverse les Carpates ukrainiennes. Ce massif montagneux est orienté Nord-Ouest Sud-Est. Au sud il se développe en Roumanie en forme d'un J pâteux. Il est entouré d'un halo de légendes terribles mêlant superstition et surnaturel, Je le traverse sous des bourrasques de pluie qui confirment les craintes qu'il fait naitre chez les voyageurs.

Sur le versant ouest je suis accueilli par le soleil qui fait resplendir l'église neuve de la localité de Mukacevo .

29 - 30 juillet Carnet de route

29 juillet

Le groom de l'hôtel s'appelle Mamadou. C'est un jeune sénégalais parlant bien le français et qui travaille ainsi pour payer ses études. Cela m'a fait plaisir de parler avec lui. Il fait des études d'économie. Vaste programme... Ainsi ce garçon qui me paraît avoir au départ une culture française, est formé en russe pour retourner ensuite travailler au Sénégal avec un capital culturel qui aura changé de centre d’intérêt.

Départ ce matin vers 10H. Autant sur route la voiture se conduit normalement autant j'appréhende toute manœuvre. Il faut donner beaucoup de tours moteur et faire patiner l'embrayage.

Il fait un peu moins chaud que les autres jours, c'est à dire que le mercure ne dépassera pas 36° ce qui n'est déjà pas si mal.

Il y a comme au bord des routes russes de petites tombes isolées, fleuries de fleurs en plastique , de personnes décédées en ce lieu et inhumées sur place. Cette façon de faire est assez étonnante pour nous mais je l'ai rencontrée tout au long des routes de l'Oural ou de Sibérie.

Je m'arrête acheter tomates poires pommes et pastèque auprès de vendeurs en bordure de route. Tout est succulent. Quel instant de bonheur qui n'appartient qu'à moi de manger une tomate bien mure discrètement saupoudrée de sel au cul du camion !

vendeuses de fruits	vendeur de melons

J'aime bien ces paysages plats riches en couleur. Couleur sombre de la terre labourée jusqu'à l'horizon, verdure des haies, herbe rase des bas cotés. Je trouve des endroits ombragés où faire de courtes haltes. Malheureusement comme le long des routes russes on peut tomber sur un dépotoir puant dans un coin qui aurait pu être charmant .

Les longues périodes de conduite assez lentes ont un effet hypnotique. La présence du chien prend alors tout son sens. Passer la main sur sa tête , voir sa truffe noire se diriger vers ma main autant de micro moments qui viennent combler la solitude. Et pourtant je ne m'ennuie pas. J'ai tout le temps d'observer le paysage et les pensées viennent tranquillement. Je songe au Livre intitulé « éloge de la lenteur ». Et bien j'y suis.

19H15 36°. Je suis dans les faubourgs de Kiev. La circulation est très dense et dangereuse, nombreux dépassement par la droite, slalom. Je roule trop lentement au gré de certains conducteurs. Mais je n'ai pas l'intention de casser autre chose en pleine ville. Je contourne la ville par le périphérique nord. Gros embouteillage. Après quelques centaines de mètres je comprends. Gyrophares et voitures garées le long de la voie de gauche, un corps est allongé sur la chaussée. La mort rode ici aussi, elle a une odeur d'essence chaude et de caoutchouc brûlé.

monument 20 km avant Kiev	entrée de Kiev

La nuit est tombée et j'ai raté l'embranchement qui m'aurait conduit vers le centre et je roule vers l'ouest. Préventivement je fais mon plein de gaz-oïl , le pompiste me dit qu'il y a une gostinitsa pas très loin. Effectivement après un quart d'heure de roulage dans des conditions toujours dangereuses je vois un petit immeuble. Ce sera mon havre ce soir.

30 juillet

L'air est frais ce matin. Je ne suis pas sur la route directe vers Lviv qui passe par Zitomir mais sur une route un peu plus nord en direction de Kovel que j'espère plus tranquille. Sur les 25 premiers kilomètres il y a énormément de travaux . Puis comme je l'avais pensé le trafic s'estompe et je roule dans une relative fraîcheur entre des petites forêts de conifères . Le sol est sablonneux. (ci-contre sortie de kiev vers Korosten)

Après 120 km, à Kerosten je trouve une route -en mauvais état- qui va me ramener sur l'itinéraire principal que je rejoins à Novohrad.

Je m'arrête souvent car aujourd'hui l'étape est assez courte et je peux ainsi profiter du bonheur d'être dehors en contact avec l'air frais. Frase en profite pour investiguer et creuser quelques trous...

La traversée de la ville de Rivne ne m'apporte rien. Cette ville a été entièrement reconstruite après guerre. Tout est dans le style néo soviétique, sans intérêt.

 

Ma destination ce soir est la ville de Loutsk. Le guide parle d'un joyaux de vielles ruelles. La carte que j'utilise est assez imprécise et je dois faire un parcours de jonction qui me paraît long.

A 18H je stationne le char devant l'hôtel Ukraina . Alors que je manœuvre pour me garer un gars d'âge moyen descend d'une grosse Toyota et vient me demander le prix du Patrol. Je finis par comprendre qu'il est intéressé, et que ce serait pour aller chasser en Russie. Je suis interloqué par sa demande, mais après tout pourquoi pas ?

Mais dans l'immédiat je pars visiter la ville. Le thermomètre est à 22°, on respire.

 

Prix des carburants en Ukraine :

29 juillet KHARKIV

Ce qui frappe en arrivant dans cette ville c'est la place extraordinaire des espaces verts dans l'organisation de la ville. Avenues et jardins s'imbriquent harmonieusement.

Cette ville a été fondée en 1654. Ce n'était qu'un simple point d'appui militaire sur la frontière russe. Elle devint la capitale de l'Ukraine à la période soviétique , de 1917 à 1934.

Ville universitaire ses étudiants menèrent la vie dure à ce régime . La répression fit rage contre l'intelligentsia et les nationalistes. Néanmoins c'est là que naquit l'industrie nucléaire soviétique.

C'est la place « svobody » (place de la victoire) qui marque le centre de la ville. Elle mesure 750 M de long et au fond se trouve l'inévitable statue de Lénine dans une pose très martiale (ci-contre). Parmi les façades qui bordent cette place j'ai vu l'enseigne bien française d'un « crédit agricole »...

Au sud se trouve le parc Chevtchenka (ci-dessous) où il est particulièrement agréable de se promener en fin de soirée à la fraîcheur bienfaisante des nombreuses fontaines qui le jalonne.

Enfin encore plus au sud se trouvent trois édifices religieux particulièrement beaux. La cathédrale Blahoveshtchensky (ci-contre) est inspirée de la cathédrale Ste Sophie d'Istambul. Elle date du début du 20 siècle.

Construit à flanc de coteau le monastère Pokrovsky attire le regard avec ses dômes étincelants. Et un peu plus loin la cathédrale Oupenski qui est transformée en salle de concerts.

monastère Pokrovsky	cathédrale Oupenski

Enfin la rue « soumska » remonte vers le nord. Cette rue commerçante est bordée de superbes façades , certaine de style néo gothique assez surprenantes.

L'ambiance de la ville est agréable. Les grands espaces permettent une respiration et une détente qui doit se retrouver dans le comportement des habitants.

 

Taras Chevtchenko

rue Soumska

27 – 28 juillet Carnet de route

Vendredi 27 juillet.

Hier soir j'ai lu sur un journal internet que deux jeunes garçons Français partaient sur les routes (de France et de Belgique) avec 2 euros par jour. Il faut être jeune pour se lancer comme cela. C'est bien. En prenant un peu d'âge on s'encombre d'une foule de choses par forcément utiles. Suivaient ensuite tous les poncifs, le voyage nous saisit, nous change...Le voyage n'a de sens que s'il permet une réflexion sur soi-même. Je ne sais pas s'il me change, mais il me rend plus attentif à moi même, et partant aux autres, à leur histoire et leur territoire. Les longues périodes solitaires permettent de penser librement, d'approfondir. C'est un temps qui est donné. Il me fait penser à l'assise silencieuse du zazen. C'est très différent que d'être un spectateur qui consomme du déplacement.

C'est en réfléchissant à cela devant mon thé et mon ordinateur que j'ai lu la réponse du chef mécano du « site des patrols ».

- Tu ne risques rien il y a 5 litres d'huile dans le pont avant , m'écrivait il !

Excellente nouvelle avant de se mettre en route.

8H10, le moteur tourne. J'ai repéré mon trajet de sortie de ville sur le plan. Et je me plante, et me retrouve en direction Moscou. Bon je fais du contournement je reviens au point où je m'étais trompé et bien sur découvre qu' il y a une pancarte minuscule à 5M de haut.

10H55. Coincé aux passages à niveau, puis ça se débloque. La voiture roule normalement. Je ne m'aperçois de la différence que en démarrant, il faut mettre beaucoup de gaz avant d'embrayer. Prudent je plafonne à 80Km/H.

La chaleur monte insidieusement. A midi je trouve un coin d'ombre. Frase n'aime pas la chaleur.

16H20. J'arrive au carrefour où la route se sépare sur la gauche vers Rostov sur le Don et vers la droite monte vers Moscou. (990Km) Je prends à droite et je ne suis que à 80Km de Millerovo où je compte faire halte. Cette chaleur poussiéreuse m'insupporte. Je veux la fuir. Il fait 40° dans la voiture depuis plusieurs heures et chaque camion envoie une généreuse bouffée de sable jaune.

pont sur le Don	paysage minier – plaine du Don

18H. Après quelques demandes à droite à gauche je trouve dans ce petit village une discrète Gostinitsa tenue par une élégante jeune femme. Tout est propre et brillant, et la voiture peut stationner dans la cour. Vite une douche.

Allez une bière pour arroser ma dernière nuit en Russie.

Ce petit village non loin de la frontière n'est plus au sommet de son développement.

Samedi 28 juillet

J'ai mesuré ma fatigue à la vitesse à laquelle je me suis endormi hier soir.

Ce matin je me présente à la douane russe à 9H10. Je ne reconnais pas le bureau de douane. Quelques instants plus tard je me rends compte que je ne suis pas rentré par cet endroit mais par une route un peu plus au nord. Le bureau de sortie indiqué sur le laisser passer du chien est donc faux. On verra bien.

Le veto russe s'aperçoit de l'anomalie mais pour lui ce n'est pas grave. Par contre il y a une question de quarantaine pas claire. Je comprends que le service de Volgo a établi les papiers comme s'il s'agissait d'un chien russe. Enfin c'est mon interprétation. Finalement il vise les papiers en disant un truc comme « ils se débrouilleront en UK... »

Sortie de la douane russe à 10H35 après visite de l'intérieur et de la tente de toit...

11H45 devant la douane UK. Il y a une fosse remplie d'un produit désinfectant que les voitures doivent traverser avant de pénétrer sur le territoire.

Le douanier qui vient contrôler la voiture est du genre à chercher la petite bête. Mais bon, je connais la musique...

Avec la vetote de service c'est plus long. Il doit y avoir une question d'épidémie car l'an passé je n'avais eu aucune formalités. Je comprends que c'est sur elle que retombe l’enchaînement d'erreurs administratives qui ont été commises. Donc on va passer du temps à faire de nouveaux papiers. Personne ne s'est soucié d'aller voir si Frase était un molosse redoutable ou un chien chien ridicule...

A 13H45 je sors de la douane UK, fatigué...

La route que je suis passe au nord de Lugansk. Elle est parfois ombragée et la végétation se fait plus dense. Il fait toujours chaud (39°) mais il y a beaucoup moins de poussière. Les champs de colza alternent avec les champs de tournesol.

A 18H30 j'arrive dans Kharkiv. Je demande ma route à un couple en voiture dans une station service, et fort obligeamment ils me pilotent à travers la ville jusqu'à l'hôtel Kharkiv dont je choisis l'aile la plus vétuste conformément à l'état de mes finances. Je retarde ma montre d'une heure.

Le « Patrol traction avant » a encore rempli son contrat aujourd'hui.

 

prix des carburants en Russie

traction animale pièce de collection ?

24 - 26 juillet Carnet de route

24 juillet

Je quitte l'hôtel de façon assez fringante tout au plaisir de rouler vers de nouveaux horizons.

La sortie de Volgograd prend un temps énorme. Signalétique déficiente, travaux poussiéreux et camions fumants.

J'emprunte la route qui descend le long de la Volga sur sa rive droite. La steppe aride s'étend jusqu'à l'horizon. Et au fur et à mesure que je descends vers le sud la température monte.

En milieu de journée il y a un endroit où la Volga n'est pas très loin de la route. Je peux m'en rapprocher et trouver un peu de fraîcheur sous des arbres. Frase court se rafraîchir dans l'eau.

Sur les bords de la Volga …  village  …	…  plage

Les villages laissés sur le coté laissent parfois apparaître le sommet du dôme brillant d'une église orthodoxe. Nombreux stands de vente des énormes melons. 16H55,41°6.

J'arrive à Astrakhan vers 17H passées. D'emblée je perçois la différence d'ambiance. C'est une ville orientale dont le centre se trouve sur une île en forme de triangle dont la pointe est vers l'Est. Des marchés colorés se tiennent le long des quais. Les façades sont vieillottes et les rues assez sales.

Je trouve un plan de la ville dans une papeterie dont la vendeuse est tellement heureuse de parler avec un Français qu'elle me fait cadeau d'un paquet de cartes postales.

Une fois installé dans un hôtel tranquille qui donne sur la Volga (mais ma chambre a vue sur l'arrière du bâtiment) je peux courir visiter la ville en profitant des superbes éclairages du soleil couchant.

25 juillet

	Départ vers 9H. Je vais emprunter la route qui longe la Volga sur la rive gauche. Il y a une végétation basse qui donne un peu de fraîcheur. Les cimetières musulmans souvent édifiés à proximité de la route indiquent un peuplement particulier dans la partie sud ouest du bassin de la Volga. Nous ne sommes que à quelques kilomètres de la frontière Kazak.
Volga rive est – cimetière musulman	village dominé par des hauts-parleurs

Je traverse un village d'agriculteurs. Il est surmonté par un pylône métallique sur lequel se trouvent deux gros haut parleur. Je pense qu'il s'agit d'un reste du fonctionnement de la collectivité sous le régime soviétique. (localité de Tapatchatchi). 17H10, 35°2. 

Alors que j'ai dépassé la localité de Artoubinsk, un énorme bruit sous la voiture. Je m'arrête. L'arbre de transmission pend sous la voiture, cassé au niveau du cardan arrière. Impossible de continuer. La situation est grave.

Le ciel m'envoie alors des sauveteurs. La première voiture a qui je fais signe stoppe. Ce sont des travailleurs Kazak qui travaillent à la culture du melon. Après quelques palabres et allées et venues, je vois arriver un jeune gars qui m'indique qu'il faut démonter ce qui reste de l'arbre pour pouvoir rouler en prise sur les roues avant.

En quelques vigoureux coups de clés de 17 ce qui reste l'arbre est déposé. En enclenchant la boite en position 4X4 la puissance est envoyé sur le train avant et sur le train arrière. Dans mon cas comme il n'y a plus de transmission vers l'arrière la puissance est transmise au train avant. Le Patrol se retrouve transformé en traction avant... Je roule jusqu'au stand de vente de melons où se trouve leur patron. Ils me proposent de passer la nuit là et demain on verra.

Un étranger est un envoyé de Dieu me disent-ils.

Je téléphone au garage Halleur et j'explique la situation. Mon idée est de continuer à rouler en traction avant... Claude valide la solution. En recommandant de rouler lentement. Si ça tient jusqu'à Volgo il n'y a pas de raisons que ça ne tienne pas pour plus loin.

J'arrive à Volgo à dix heures du soir où j'ai ma chambre retenue. Le pont avant est très chaud. Il encaisse la totalité de la puissance du moteur.

26 juillet

Dès le matin je mets un « post » sur le « site des Patrols » en posant la question de savoir quel est le risque de rouler en traction avant. Pas de réponse au moment où j'écris ces lignes. Le délai affiché par les revendeurs de pièces, pour disposer d'un arbre de transmission est de trois semaines. Donc je projette de rentrer à petite allure par l'itinéraire le plus direct.

Puis je pars à la recherche du service qui doit délivrer le certificat vétérinaire pour le chien. En fin de matinée, j'ai le précieux papier, mais il faut aller le faire signer en ville, à proximité de la gare ferroviaire (13 tvargeuckaia ulitsa). Quand j'arrive à ce service il est en train de fermer. J'attends sur place sa réouverture à 13H. Ouf j'ai enfin le précieux papier.

La température reste élevée. On verra demain.