19 juin En train vers Penza

 

19 juin

La réparation du Patrol va s'éterniser. Les pièces vont venir d'Amsterdam et le garage annonce un délai de trois semaines. Impossible d'avoir un devis. J'essaye de les convaincre de s'approvisionner chez euro 4X4 mais j'essuie des réponses ennuyées.

J'arrive à obtenir un accord sur le délai de réparation : un mois.

Dans ces conditions il ne sert à rien de rester sur place. J'ai la chance d'avoir un visa pour la Russie qui me permet d'y rester pratiquement trois mois. Par contre le voyage paraît fichu pour les pays en « stan » et la Mongolie. Alors j'ai contacté mon amie de Penza qui est d'accord pour me recevoir. Mon idée étant d'essayer de partir quand même vers Vladivostok, mais en train, par le prestigieux Transsibérien ! Et d'attendre chez elle que l'agence russe que j'ai contactée à cette fin organise mon déplacement.

Donc premier acte prendre le billet de train. Il faut faire la queue. J'ai préparé sur un papier toutes mes demandes. Écrit en russe grâce au google traducteur... Pendant que je fais la queue je noue conversation avec les personnes devant et derrière moi. En fait ce sont elles qui sont intriguées par ma présence. J'explique voiture en panne, train, voyage. Et oui car se faire délivrer un billet de train prend du temps. Quand arrive mon tour il faudra pratiquement une demi heure... Outre le prix du billet que je paye par C.B. la guichetière me demande 130 roubles. Mes voisins semblent trouver cela normal, bon ce doit être une espèce de taxe ?? Pour le chien. il me faudra un certificat vétérinaire. Mais où se le faire délivrer? Une voisine dans la file consulte son gsm, me donne la réponse et m'indique où c'est sur mon plan. J'ai un peu le sentiment que les gens dans la file font instinctivement front contre la bureaucratie, en partant je les remercie chaleureusement de leur aide.

Enfin j'ai mon précieux billet, qui est d'ailleurs superbement présenté dans un étui sous cellophane. Bon je cours à travers la ville à la recherche du service vétérinaire après avoir récupéré le chien à l'hôtel. J'y arrive en transpiration. La secrétaire regarde amicalement Frase et part remplir un document superbe et compliqué.

 

20 juin

La gare de Volgograd a un plafond peint sur un sujet patriotique. J'ai le temps de l'observer car je suis arrivé en avance.

Mon train est annoncé et je trouve mon wagon. Et je subis le contrôle sourcilleux des billets passager, chien, certificat vétérinaire et passeport par la provodnitsa (chef de bord, il y en une par wagon). Je suis dans un compartiment « koupei » c'est à dire standard équipé de quatre couchettes et d'une table pliante. Il y a là toute une famille qui est venue accompagner une jeune femme et sa fille qui partent vers Magnetogorsk. Hélas la petite fille est allergique aux poils de chien. La provodnitsa intervient : le chien voyagera avec elle dans son petit compartiment réservé !

Le train part avec précision d'horloge. Il y a des petits matelas un drap housse, un oreiller, un drap de dessus et un torchon propre. Tout le monde se met à faire son lit. ( il est 10H30 du matin) et à s'habiller en tenue décontractée. Dans certains compartiments de la nourriture est mise sur la petite table, bref des odeurs de nourriture, des gens qui occupent l'espace dans lequel ils vont vivre de longues heures, des gamins qui font connaissance et jouent dans le couloir.

La provodnitsa passe nous demander à nouveau nos billets après le départ. Elle prélève le second exemplaire. Puis elle me fait visiter le wagon : toilettes, coin fumeur, et distributeur d'eau chaude pour le thé qui trône au bout du couloir. Elle vend aussi du thé ou des dosettes de café.

Nous serons donc trois dans ce compartiment. Anastasia parle Anglais. Elle est désolée que je sois séparé de mon chien mais je comprends tout à fait sa préoccupation si sa fille fait une allergie. Nous échangerons un peu au fil des kilomètres et je lui monterai des photos de mes fils et petits fils qu'elle trouvera très beaux.

Le train marche à une vitesse de 50 et quelques fois 60 Kmh. C'est pourtant un train dit rapide. L'après midi est longue d'autant plus qu'il fait une chaleur étouffante. Une vendeuse de billets de loterie me tire de ma sieste. Apparemment les russes sont assez joueurs.

Je regarde défiler la steppe qui partant du Kouban au sud, limitée à hauteur de Saratov au nord s'étend ensuite jusqu'à la Sibérie. Ce territoire à la riche terre noire (tchernozem) porte de grandes cultures céréalières.

Puis, il y a des arrêts. Je pense que c'est pour des raisons de croisement de voie car ils sont dans des coins perdus. Les quais sont peuplés de petites échoppes qui vendent des boissons fraîches des glaces et des biscuits. J'en profite pour sortir Frase qui en a bien besoin. Ces arrêts durent un peu moins d'une demi heure. Ceci explique le temps mis par le convoi pour couvrir moins de 700KM. Parti à 10H30 du matin, arrivée à 1H06 du matin soit 14H30 de durée.

Vers le soir alors que le soleil décline, le paysage change et devient un peu plus verdoyant. Nous avons quitté la steppe.

La provodnitsa vient me secouer une demi heure avant l'arrivée. Et à la gare j'ai la surprise de découvrir Alexis et Galina qui sont venus me chercher ! Un vrai bonheur de retrouver ses amis.

 

 

compartiment Koupe	scène ferroviaire
scène de vie lors d’un arrêt	scène de vie arrêt gare