L'Alliance Franco Russe -1891-1914
L'alliance franco -russe
fut conclue à la fin du 19em siècle pour faire face à la triple
alliance. Cette dernière concernait l'Empire allemand,
l'Autriche-Hongrie, et l'Italie. Cet accord stipulait que les deux
pays devaient se soutenir mutuellement s’ils étaient attaqués par
un des pays de la « Triplice ».
En effet le départ de
Bismark en 1890 marquait le fin de l'entente entre les empereurs
Allemand, Autrichien et Russe. Bismark craignait une guerre de
revanche de la part de la France qui avait perdu l'Alsace et la
Lorraine en 1870. Toutefois à la suite d'une maladresse de Bismark
en 1875 l'empereur Russe prit ses distances avec cette politique,
d'autant plus qu'il se méfiant également des visées
expansionnistes de l'empereur d'Autriche François Joseph. Alexandre
III en 1890 prit contact avec le président Français Sadi Carnot.
Cette prise de contact
n'était pas exempte de sous entendu économiques. la Russie
souhaitait bénéficier des capitaux français pour financer
l'industrialisation rapide de son immense Empire. D'ailleurs en 1888,
un emprunt russe était émis à Paris. Le régime républicain de la
France l'isolait des monarchies européennes, mais en s'alliant avec
un Empire connu pour son conservatisme elle retrouvait une légitimité
diplomatique.
Un accord fut conclu à
l'été 1891 par un échange de lettres entre le ministre des
Affaires étrangères puis une convention militaire secrète fut
signée le 17 août 1892 par le général adjoint du chef
d'État-major français, et son homologue russe .
Elle prévoyait une
mobilisation mutuelle dans les deux pays en cas de mobilisation d'une
des puissances de la Triplice ; une intervention russe contre
l'Allemagne si l'Allemagne ou l'Italie (soutenue par l'Allemagne)
attaquait la France ; une intervention française contre l'Allemagne
si l'Allemagne ou l'Autriche-Hongrie (soutenue par l'Allemagne)
attaquait la Russie.
Cette convention était
purement défensive et empêchait la France de mener une guerre de
revanche. Il était prévu qu'elle engagerait 1 300 000 hommes contre
l'Allemagne et que la Russie en engagerait 800 000.
L' histoire de cet accord
est ponctuée de rencontres qui d'Alexandre III et de Sadi Carnot à
Raymond Poincaré eurent souvent pour cadre des visites des marines
militaires.
En 1891 l'escadre
française menée par l'Amiral Gervais à mouillé à Cronstadt.
L'empereur Alexandre II leur réserva un accueil chaleureux.
En octobre 1893 l'escadre
Russe rendit la visite et débarqua à Toulon. Cette visite suscita
un vaste enthousiasme qui se concrétisa par des réceptions et des
cadeaux. Certains de ceux-ci sont présentés au musée de la marine
à Toulon dont sont issus les documents présentés.
L'état major russe mené
par l'Amiral Avellan a traversé la France et reçut un accueil
chaleureux à Marseille Lyon et Paris. A la suite de cette visite la
convention militaire fut ratifiée par les deux gouvernements. Et la
pratique de rencontres amicales s'est alors mis en place.
Parmi les cadeaux
présentés se trouvent plusieurs samovar en cuivre.
samovar |
En 1896, le jeune
empereur Nicolas II et son épouse l'impératrice Alexandra firent un
voyage officiel en France qui eut un grand retentissement dans tout
le pays. La Russie était la seule alliée de la France, France dont
toute l'Europe se méfiait. Le couple visita Compiègne et Paris. À
cette occasion Nicolas II posa la première pierre du Pont
Alexandre-III, ainsi nommé en l'honneur de son père et symbole de
l'amitié franco-russe.
L'année suivante en
1897, le président Félix Faure se rendit en visite officielle à
Saint-Pétersbourg et posa la première pierre du Pont de la Trinité
sur la Néva en l'honneur de l'alliance.
En août 1899, le
ministre français Delcassé négocia un renforcement de l'Alliance
franco-russe : désormais la France pourrait soutenir la Russie dans
sa politique balkanique si la Russie soutenait la France dans la
question d'Alsace-Lorraine.
En septembre 1901,
Nicolas II est en visite officielle en France, provoquant
l'enthousiasme de l'opinion publique. Les manœuvres auxquelles il
assiste avec le président de la république, Émile Loubet à
Bétheny, près de Reims, entraînent la participation de 120 000
hommes !
diner commun des équipages russes et français |
D'un point de vue
économique et financier, plus d'un tiers de l'épargne des ménages
français était alors consacré à l'industrialisation de la Russie,
principalement dans les chemins de fer (comme pour le Transsibérien)
et à la modernisation du pays (réseaux bancaires).
Plusieurs milliers de
Français, artisans, commerçants, ingénieurs, étaient partis
s'établir dans les grandes villes économiques de l'Empire. De
nombreux instructeurs militaires et du matériel militaire, ainsi
dans l'aviation naissante, étaient réclamés par la Russie. Ces
échanges étaient facilités par l'emploi de la langue française,
alors extrêmement répandue, dans les classes instruites et
obligatoire dans le système d'enseignement secondaire russe de
l'époque.
Lorsque la Russie déclare
la mobilisation partielle contre l'Autriche-Hongrie le 29 puis
générale contre l'Allemagne le 30 juillet 1914, la convention
secrète s'applique et la France déclare la mobilisation générale
le 31 juillet.
Cet accord deviendra caduque lors de la révolution Russe d'octobre 1917.
Sources :
Musé de la marine Toulon;Wikipédia.
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